Jeu de la Boule

Le jeu de la boule est une variante simplifiée de la roulette. Une boule en caoutchouc, de la taille d'une balle de tennis, est lancée dans une cuvette en bois, de 1,5 mètre de diamètre, inscrite dans un carré de 1,88 m de côté.

Roue de la boule

Roue de la boule

Au XVIIIe siècle, cette variante de la roulette devint populaire dans beaucoup de casinos européens. Comme la roulette, la boule comporte une roue numérotée qui s'insère dans un socle, et une bille que l'on jette contre le rebord du socle, mais dans ce cas, c'est la roue qui reste stationnaire et la bille seule qui se déplace.

Il n'y a pas de zéro et seulement 18 trous ou compartiments numérotés deux fois de 1 à 9. Le 1, 3, 6 et 8 sont noirs. Les numéros 2, 4, 7, 9 sont rouges. Le 5 est jaune.

Sur le tableau, les joueurs peuvent jouer soit des numéros pleins, soit les chances simples pair-impair, rouge-noir, manque, passe.

Le 5 ne figure pas parmi les chances simples. Les gains sont 7 fois la mise pour un numéro plein et les chances simples sont payées à égalité, comme à la roulette. Si le 5 sort, toutes les chances simples sont perdantes (il n'y a pas de « prison » comme à la roulette).

La boule est toujours extrêmement populaire en partie à cause de sa simplicité relative, et en partie parce que le minimum d'enjeu accepté est toujours bas.

Tapis de boule

Tapis de boule

Les tableaux de jeu sont divisés en un certain nombre de cases correspondant aux divers jeux possibles. Le joueur a le choix entre les chances multiples, c'est-à-dire jouer un numéro plein de 1 à 9, et les chances simples. Ces dernières sont pair et impair, rouge et noir, passe et manque. Il faut remarquer que le numéro 5 ne figure dans aucune de ces combinaisons. Il occupe la case centrale du tableau et peut être joué comme tout autre numéro, mais, il n'est ni rouge ni noir, il est exclu de la série impaire indiquée au tableau (1, 3, 7, 9) et l'on entend par manque les numéros qui lui sont inférieurs et par passe ceux qui lui sont supérieurs. En fait, le « 5 » de la boule correspond un peu au zéro de la roulette. Il concrétise l'avantage mathématique du casino. La seule différence, mais elle est essentielle, c'est qu'à la boule la sortie du « 5 » fait perdre la totalité des mises engagées sur les chances simples et non la moitié comme c'est le cas à la roulette.

Les mises se font à partir du moment où le croupier, chef de partie, annonce « Faites vos jeux ! ». Elles sont posées, sous forme de jetons, dans la ou les cases du tableau choisies par le joueur. Le minimum, fixé par l'arrêté d'autorisation, est, comme le maximum affiché dans la salle. Pour un numéro plein, le casino ne peut fixer un maximum inférieur à quarante fois ni supérieur à cent fois le minimum autorisé. Pour les chances simples, la latitude laissée au casino va de deux cents à cinq cents fois le minimum.

Jeu de la boule

Jeu de la boule

La boule est ensuite lancée le long du bord extérieur de la cuvette. Elle va, en spirale, effectuer plusieurs fois le tour de celle-ci avant d'aborder la zone des cuvettes. C'est avant cet instant que le croupier demande : « Les jeux sont faits ? », puis annonce : « Rien ne va plus ». Toute mise déposée après cet avis est refusée. Une fois la boule immobilisée dans une cuvette, le chef de partie annonce le résultat. S'il s'agit, par exemple, du 9, il dira « Le 9, rouge, impair et passe ». Le croupier ramasse alors avec son râteau toutes les mises perdantes. Il laisse sur la table les mises gagnantes auxquelles il ajoute le gain. En cas de gain, la mise sur les chances simples (rouge-noir, pair-impair, passe-manque) est doublée. Le joueur récupère sa mise et reçoit une valeur égale à celle-ci. La mise sur un numéro plein est multipliée par huit. Le joueur reprend sa mise et en reçoit sept fois la valeur.


Les cotes des gains et les cotes réelles

Les joueurs peuvent parier sur un numéro de un à neuf, ou sur les numéros pairs ou impairs, sur les numéros 1, 2, 3, 4 (manque) ou 6, 7, 8, 9 (passe).

Manque
Gains : 1 pour 1 (cote réelle : 5 contre 4)

Passe
Gains : 1 pour 1 (cote réelle 5 contre 4)

Impairs
Gains : 1 pour 1 (cote réelle : 5 contre 4)

Pairs
Gains : 1pour 1 (cote réelle : 5 contre 4)

Numéro tout seul
Gains : 7 pour 1 (cote réelle : 8 contre 1)

De tous les jeux de casino, la boule est la moins équitable. Un joueur qui jouerait 1€, sur chaque numéro plein ne gagnerait que 7 € en sus de sa mise. Autrement dit, il perdrait 11,11 % de son capital de jeu (au lieu de 2,7 % à la roulette). Cela étant, cette importante iniquité constitue certainement le seul handicap de la boule par rapport aux autres jeux de casino. A côté de ça, elle a des atouts non négligeables. Facilité d'accès, droit d'entrée dérisoire, mises réduites, pour ne parler que des principaux. Ainsi, si l'on considère que pour accéder à la roulette un joueur devra acquitter un certain droit d'entrée, à la boule, il sera beaucoup moins important. De plus, les mises très faibles autorisées à la boule, permettent de jouer un bon moment avec un capital assez réduit. Moralité, pour le même montant que débourse un joueur de roulette simplement pour accéder à son jeu, le joueur de boule a déjà de quoi s'amuser de nombreuses minutes.


Jeux de casino sur le même principe

Le principe du jeu de la boule était autrefois appliqué dans les casinos sous forme de petits chevaux, au nombre de neuf, qui tournaient le long des rigoles concentriques.

Jeu des petits chevaux

Jeu des petits chevaux, Boulogne
Frank Graig

Neuf chevaux numérotés (attachés par des tiges à des dents sous la table) sont mis en mouvement par le croupier et « courent » autour d'une silhouette centrale. Chaque cheval est indépendant des autres. Les joueurs peuvent parier sur un cheval « gagnant » (c'est-à-dire parier qu'il s'arrêtera le plus près du but), ou sur quatre chevaux à la fois, c'est-à-dire en plaçant l'enjeu sur une des deux bandes numérotées 1, 3, 6, 8 ou 2, 4, 7, 9, respectivement. Ils peuvent aussi parier sur les numéros pairs ou impairs.

Comme à la boule, quand le 5 est gagnant, tout l'argent misé sur des groupes de numéros va à la banque. La cote pour un cheval gagnant est 7 contre 1, et de 1 contre 1 pour n'importe quel groupe de numéros.

Le jeu des avions, qui fit une fugitive apparition à Monte-Carlo, consiste à faire tourner dix-sept avions numérotés, en les lançant électriquement. L'avion qui s'approche le plus du but (sans le dépasser) a gagné. « L'ami de la maison » est le Neuf (et non plus le Cinq, comme à la boule) : il ne participe à aucune des chances simples. On peut parier :

1. Sur les chances simples (Pair, Impair, Passe, Manque,...). En cas de gain, l'enjeu est payé à égalité.
2. Sur les carrés (quatre numéros), ce qui rapporte trois fois la mise.
3. Sur les numéros pleins : on reçoit quinze fois la mise.

La cagnotte est uniformément de : 5,88235 %. Ce jeu est donc moins inéquitable que la boule, mais bien plus que la roulette (simple).