Le pharaon

Le pharaon est un jeu de carte proche du baccara, apparu en France dans la fin du XVIIe siècle, interdit à partir de 1765. Son nom vient de l'image du pharaon égyptien figurant sur les cartes d'un des premiers jeux français.

Partie de pharaon

Partie de pharaon à Reno, Nevada, vers les années 20

Le pharaon se joue avec un paquet de 52 cartes dont les valeurs sont traditionnelles et consiste à parier sur la carte la plus élevée qui sortira. Le nombre de joueurs est indifférent. Le pharaon peut se jouer de plusieurs manières, mais les variantes consistent surtout à modifier la façon de parier. Les joueurs s'opposent à un banquier qui a devant lui un tableau de mises, divisé en deux parties, celle de gauche étant désignée par G, celle de droite par D. Les joueurs, appelés pontes, ne tiennent pas les cartes. Ils ne font que miser sur la partie gauche ou la partie droite. Une fois les mises déposées, le banquier tire successivement deux cartes et place la première en G, la seconde en D. Le banquier paie à égalité les enjeux sur la partie du tableau à laquelle correspond la carte la plus élevée et ramasse ceux de l'autre partie. Toutes les mises déposées par les pontes sont perdues si les cartes sont de même valeur.


Règles du pharaon

Treize cartes, de l’as au deux, sont peintes sur le tapis (la couleur des cartes n'a pas d'importance) et les joueurs parient sur les cartes de leur choix. Le banquier tire une carte d'une boite de distribution: cette première carte ne compte pas, la seconde est une carte perdante, la suivante est une carte gagnante. La distribution continue, les cartes étant alternativement gagnantes et perdantes. Les joueurs parient sur chaque carte, c'est-à-dire parient qu'elle gagnera ou perdra. Si le banquier tire successivement deux cartes de même valeur, il prend la moitié des enjeux sur chaque carte. Une sorte de boulier garde trace des cartes distribuées, les joueurs peuvent donc savoir les cartes qui restent. Quand il n'en reste plus que trois (au dernier tour), les joueurs parient sur l'ordre dans lequel elles sortiront.

Les joueurs placent leurs paris sur le tapis du pharaon, sur lequel est représentée une couleur de cartes (en général les piques). Le banquier distribue deux cartes: les joueurs qui ont placé des paris sur la première carte gagnent. Tous les paris sur la seconde carte vont à la banque. (Les joueurs peuvent parier pour la banque, dans ce cas ils perdent avec la première carte et gagnent avec la seconde). On peut aussi parier si la carte sera paire ou impaire, et à la fin de la partie, sur la suite des trois dernières cartes. Les cartes distribuées sont indiquées sur un boulier. Les places des différents paris sont indiquées par des jetons bleus. A mise sur le six « gagnant », B sur le quatre « perdant », C parie à la fois sur le 2 et la  Reine, D mise sur impair.


Histoire du pharaon

La bassette, un des grands jeux de banque qui donna naissance au pharaon, fut inventé par un Vénitien, Pietro Cellini vers 1593. Il conquit l'Italie, l'Espagne et la France d'un seul coup et causa de tels ravages dans les fortunes des gens riches que des plaintes furent déposées contre Cellini. Il fut banni et dut s'exiler en Corse. Puis vint le pharaon. On ne sait pas exactement quand il prit la place de la bassette dans les cercles de jeux européens, mais on jouait certainement à l'un et a l'autre vers le milieu du XVIIe siècle. A la bassette, fondamentalement, chaque joueur parie que la carte qu'il choisit sera distribuée avant celles que choisit le distributeur. Le pharaon est basé à peu près sur le même principe. L'époque du pharaon fut le paradis du joueur. Le monde entier avait la manie du pharaon.


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